Localisation
Sud-Est, Glacier de Svinafellsjokull
Durée
Environ 2h30
Difficulté
1/5
Dénivelé
Quasi inexistant
Danger
Vagues submersives et tombées de roches
Le glacier de Svinafellsjokull : Avec une météo dégagée, le sommet et les flancs de la montagne Hvannadalshnjúkur ne peuvent qu’attirer votre œil le long de la route 1. C’est la montagne la plus haute d’Islande avec ses 2109,6 mètres de haut. Elle fait partie du célèbre Vatnajokull qui est le deuxième plus gros glacier d’Europe. Et la plus grosse calotte glaciaire du pays prenant 8% de la surface à lui seul. Nombreux y sont les volcans et langues de glace.
C’est de Hvannadalshnjúkur qui descend le glacier de Svinafellsjokull. Le glacier qui aura figé nos cœurs sur place.
Pour avoir découvert aussi Skaftafell, Fjallsarlon et Jokulsarlon dont on ne démord pas sur leur beauté incroyable. Svinafell à ce petit truc en plus. Non seulement, vous pouvez approcher au plus près de celui-ci à pieds. (Sachez que des ice hike tour y sont effectués) Mais en plus, moins connu que ses confrères, il profite d’une tranquillité que vous n’aurez pas au célèbre Jokulsarlon non loin.
Pourquoi le glacier de Svinafellsjokull est 3ème de notre TOP.
L’endroit qui vous attend après 2 km de marche du parking est magistral. Vous avez rendez vous avec une autre planète. (Clin d’œil à Nolan qui à choisi ce glacier pour le film Interstellar ! <3). La randonnée se fait très aisément, c’est une ancienne route à gravier aujourd’hui fermée définitivement pour une raison qu’on indiquera plus bas. Avec sur la gauche, le glacier Skaftafell. Mais son accès se fait par un autre parking. Le chemin se poursuit donc jusqu’aux abords du lac où un panneau marque l’entrée et l’ambiance.
Il faut savoir que passé le portail quelques mètres au-dessus, l’endroit devient dangereux.
Risque de chute de roches important. Enfin “risque”. Quand on remarque les énormes cailloux sur la route qu’on vient d’emprunter, on comprend très vite pourquoi celle-ci est aujourd’hui fermée aux véhicules. On est plutôt sur du glissement de flanc de montagne !
Risque de vagues submersives. Forcément, étant à un glacier, on est pas à l’abri d’un décollement de glace et d’une jolie vague. Sauf qu’ici on vous informe dès le parking sur un panneau colossal, que ces vagues peuvent aller jusqu’au tsunami à cause de ces chutes de roches. Il y a en fait une fracture sous le sommet du glacier qui fait qu’avec la pression que celui-ci génère et la fonte malheureuse de celui-ci, tout bouge, partout.
Bref, avec la photo de la dernière personne portée disparue toujours pas retrouvée.. Nous lisons ce deuxième panneau comme une piqûre de rappel et nous nous engageons sur le chemin avec prudence.
L’ambiance est fragile et puissante.
Le silence règne. On a presque envie de se faire petit face à ce site majestueux. Mais c’est sa prestance qui nous fait se sentir si minuscule. Nous sommes à à peine 100 mètres d’un énorme iceberg qu’on devine récemment détaché et brisé en deux de son propre poids. Et pourtant, nous ne saurions dire quelle est sa taille. Tant l’impression est forte d’être à la fois si proche et si ridicule à côté.
L’eau du lac n’est pas bleue car la langue de glace arbore de belles zébrures. Ce sont des cendres. Témoignages d’éruptions passées qui se libèrent ensuite dans l’eau.
Le drone étant de sortie, nous nous rendons compte de la largeur du bébé et de la profondeur de ses failles. Nous avons choisi de faire du canoë kayak au Jokulsarlon et nous nous sommes dit qu’à la prochaine occasion nous ferons une rando sur et dans un glacier. Les sensations fortes seront bien au rendez vous !
La glace semble si fragile et si forte à la fois. Le camaïeu de bleu est magnifique même par temps maussade. Nous n’avons pas eu la chance de voir le soleil se refléter sur ses cristaux de glace lors de ce premier voyage. Mais peut-être au prochain ?
Le chemin de randonnée se poursuit sur à peu près 500m. Mais nos conditions météo ce jour-là ne nous permettent pas d’aller plus loin. Il y a de plus en plus de roches à escalader et le sol est glissant avec la pluie.
Un craquement retentit, et c’est le frisson dans le dos.
Est-ce une roche au-dessus de nos têtes ? Ou est-ce le glacier ?
Plus de doute quand un second bruit se fait entendre peu après. La glace craque. Ça gronde littéralement et ça résonne dans la vallée. Ce que l’on entend ne vient pas d’en bas de la langue, mais bien d’en haut !
Le glacier de Svinafellsjokull est un endroit hors du temps. Où la nature islandaise rappelle par sa puissante force et sa beauté fragile à la réflexion. Ces glaciers n’existeront plus dans quelques années. Même s’ il ne s’agit pas de nos générations, nous sommes acteurs de cette explosion au ralenti. Des petites actions dans son quotidien préservent à sa juste valeur et retarde l’échéance.
En 2014, le glacier Okjokull a été le premier glacier à perdre ses lettres de noblesse.