Localisation
Geldingadalir
Durée
2 – 4 heures
Difficulté
4/5
Dénivelé
+250m
Parking
Payant 1000 ISK
Nous avions un rêve. Voir une éruption volcanique de nos propres yeux. Lorsque nous avons décidé de partir en road trip en Islande, c’était sans compter sur la surprise qu’elle allait nous offrir. Merci au volcan Fagradalsfjall
Le Volcan Fagradalsfjall ? Vraiment ?
Le 19 mars 2021, le volcan Fagradalsfjall se réveille après 800 ans de sommeil. Le cracheur de magma deviendra la plus longue éruption depuis 50 ans et calmera sa ferveur juste après notre rencontre avec lui mi-septembre.
Situé dans la péninsule de Reykjanes, le volcan Fagradalsfjall est à 20km de l’aéroport de Keflavik et 40 km de Reykjavik. Sa zone de rupture est entre le lac de Kleifarvatn et le Blue Lagoon qui n’est qu’à 10 km de celui-ci. Nous parlons de volcan mais il s’agit donc en réalité d’une “simple” faille éruptive dans la zone de Geldingadalsgos. Plutôt impressionnant quand on randonne ensuite au Hverfjall ou qu’on aperçoit au loin l’Askja. On se rend alors compte de l’ampleur qu’une éruption explosive peut avoir, et de l’impact sur la région.
Volcan Fagradalsfjall : 1er essai
Nous y sommes allés le premier jour de notre road trip et une seconde fois, une semaine plus tard.
Plusieurs parkings payants ont été créés depuis. Nous nous sommes garés sur le P3 (qui dispose d’ailleurs de poubelles et de WC de sentier). C’est d’ailleurs ici, à côté de la voiture, que nous avons rencontré Odin pour la première fois ! (notre corbeau de compagnie qui nous aura accompagné tout du long de notre séjour).
Il vous faudra marcher 1 km avant de voir la langue de lave du Fagradalsfjall. La vallée où coule celle-ci est vraiment accessible et offre un paysage magnifique. Le spectacle est magique lorsque la pluie s’invite. Des fumées de vapeur s’élèvent par-dessus la langue chaude. Avec le vent, des minis tornades se forment ! Et oui, le magma se durcit, la croûte peut vous sembler épaisse et froide au toucher sur ses bords, mais en dessous, c’est une rivière de lave en fusion qui coule.
Comment accéder jusqu’au volcan ?
4 chemins permettent d’accéder à différents points de vue en hauteur. Mais seuls 3 sont ouverts pour le moment (Edit Novembre 2021).
- Le chemin A allait jusqu’au plus près du volcan. Celui-ci est actuellement fermé car la lave l’a submergé.
- Le B fait 3,3 km et vous emmène derrière le cratère principal du Fagradalsfjall.
- Le C par Langihryggur fait 4,5 km et vous guidera en face du volcan.
- Le C par Natthagi, 2 km. Facile et cour. Offrant une vue sur le magma et la langue. Mais pas sur le cratère
Nous avons choisi le chemin C par Langihryggur
Dans tous les cas, sachez que c’est un dénivelé assez raide qui vous attend. Il vous faut être bien équipé. Une paire de bâtons n’est pas de refus pour préserver vos articulations. Attention, lorsqu’il pleut le chemin est très glissant.
N’oubliez pas votre frontale, de quoi grignoter et de quoi vous couvrir !
En haut du mont, le vent souffle très fort et vous êtes dans les nuages. Et les nuages vous savez ce que c’est ? De l’eau ! D’ailleurs, ne soyez pas déçus si vous ne voyez rien à 5 mètres en haut. La météo islandaise est si changeante que 10 minutes plus tard, la vue se dégage. (Sauf si vous tombez sur une journée très nuageuse. Dans ce cas, ne perdez pas votre temps, allez voir autre chose).
Soyez informés !
En plus du site officiel de Reykjanes pour les actualités de la région, le site des prévisions météo Icelandic Met Office sera votre meilleur ami. Et ce, tout du long de votre road trip en Islande. N’hésitez pas à surveiller heure par heure l’évolution de la couverture nuageuse, du vent et des précipitations.
Grâce à ce site, nous avons pu justement prendre une décision qui aura marqué notre vie. Nous étions aux environs de Skogafoss. Une énorme et épaisse masse nuageuse nous suivait depuis Vestrahorn et persistait sur la région encore 2 jours. Seuls le nord et la péninsule de Reykjanes étaient épargnés par les nuages. Un petit trou pile au-dessus du volcan.
N’ayant pas vu l’éruption au début de notre road trip, on a retenté notre chance.
Les Îles Vestmann, que nous devions visiter le lendemain, attendront notre prochain retour en Islande. Nous voici donc sur la route du volcan, quittant les nuages, accompagné par un énorme soleil et … Odin. Plus aucun doute lorsque nous arrivons à proximité du parking P3 fin d’après midi.
Volcan Fagradalsfjall : 2ème essai
L’odeur particulière du magma chaud emparait déjà nos narines.
Les portes s’ouvrent, les effluves s’intensifient. Ayant déjà fait le chemin C par Langihryggur, nous décidons de tenter le chemin B. La lave coule de l’arrière du cratère depuis quelques temps. L’ occasion parfaite pour se retrouver au plus près de ce monstre. Nous nous engageons dans une grimpette plutôt sympa (presque la moitié quand même) jusqu’à croiser les rangers. Cette fois ci, ils sont présents un peu partout. Et c’est un stop qui nous attend ! La lave coule bien. Elle a envahi une partie de la zone du chemin B et la cuvette qui s’y forme emprisonne les gazs. Sans vent pour les pousser, il est trop dangereux d’y aller. C’est le pas actif que nous rebroussons alors chemin, direction le même sentier que la première fois. Le premier kilomètre vers la langue de lave est vite avalé. Nous courrons presque, l’adrénaline s’empare de nous.
Le rêve se réalise.
Nous y sommes. C’est là que nos yeux se sont posés sur cette lumière incroyable. On crie, s’embrasse, et versons une larme. Nous avons réussi. L’odeur persiste et le bruit s’invite dans nos cœurs. Le cratère gronde, tel un tonnerre vrombissant. Nous grimpons à nouveau le mont Langihryggur où nous y passerons la soirée. Le spectacle est incroyable. La lumière du soleil couchant laisse place à celle de la lave en fusion qui coule le long des flancs de la vallée. Un instant où l’on se rend compte de toute la force de la nature. Une terre se créée sous nos yeux. Tous les tracas de la vie s’effacent.
Mais des nuages arrivent au loin assombrir le paysage et nous rappelle à la réalité. C’est une trombe d’eau qui nous tombe dessus d’un coup ! A profiter du spectacle, on en a oublié les prévisions météorologiques ahah. La descente à la frontale sera rude. Très glissante. Les gens se pressent, certains glissent, tombent, d’autres sont même là avec leur chien… (Sachez qu’ils sont normalement interdits sur place, la cuvette qui se forme est rempli de particules nocives pour leurs petits poumons). Nous rentrons noyés jusqu’aux os. Mais le cœur rempli d’un souvenir impérissable.
Merci Icelandic Met Office pour des prévisions aussi fiables. Et merci à l’Islande pour cet instant indescriptible.
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